WeFi Bank ($WFI) signe une grande année 2025, mais est-ce durable ?

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    Raphael Rocher

    Raphael Rocher contributes to VaaSBlock’s research and RMA™ assessments, specialising in operational risk, governance maturity, and cross-market analysis in Asian Web3 ecosystems. His background in product operations and compliance informs his work evaluating early-stage blockchain teams. He also hosts the NCNG podcast.

     

    TL;DR

    Dans une année où une grande partie du Web3 a peiné à répondre aux attentes, face à un sentiment général négatif et à une pression macroéconomique, WeFi Bank s’est imposée comme une vraie exception. La performance annoncée de son token et sa visibilité croissante contrastent avec un secteur dominé par des roadmaps au point mort et des storetellings à revoir. Une exception suffisant pour rendre WeFi intéressant, mais pas automatiquement pour rendre le projet crédible. Cet article propose une analyse équilibrée, fondée sur une analyse documentaire poussée, du projet WeFi au delà du prix : ce que WeFi construit, ce qui peut être vérifié, où se situent les risques, et challenger si ce succès apparent traduit un progrès durable ou simplement un récit qui n’a pas encore été mis à l’épreuve.


     

    WeFi Bank : le « deobank » discret qui résiste à une année 2025 difficile pour le Web3… pour l’instant

    Dans une année où beaucoup de récits Web3 ont échoué au test de l’exécution, WeFi est présentée comme une exception à contre-courant.

    Comment lire cet article : Cette analyse approfondie vise à distinguer les faits vérifiables des affirmations marketing, avec une posture sceptique au premier plan.

     

    Divulgation : Il s’agit d’une analyse éditoriale fondée sur des publications accessibles au public, la documentation du projet, les éléments de code et d’audit lorsque disponibles, ainsi que des données de marché tierces. Une liste consolidée des références figure dans « Sources & Notes » en fin d’article.

    Rédigé par : VaaSBlock Research Team

     

    WeFi a surperformé le marché Web3 en 2025 et termine plus forte que jamais. Un événement « licorne ».

     

    Dans une année 2025 en montagnes russes, où Bitcoin a parfois peiné alors même que les grands indices actions atteignaient des sommets et que l’inflation restait une pression durable dans de nombreuses économies, le secteur Web3 a de nouveau été saturé de récits de vente sur-évalués : beaucoup de promesses, peu de livrables. Dans ce contexte, WeFi Bank (commercialisée comme une banque décentralisée on-chain, ou « deobank ») s’est imposée comme une exception à contre-courant. Des articles récents et des agrégateurs de données de marché rapportent une forte appréciation du token $WFI sur l’année, tandis que l’entreprise et plusieurs sources évoquent aussi une adoption rapide dans des dizaines de pays.

    Alors que le sentiment crypto est resté inégal et que l’incertitude réglementaire continue de façonner le marché, WFI serait passé d’une zone de quelques centimes / bas dollars plus tôt dans l’année à un niveau autour de 2 $ et quelques fin décembre 2025, avec des estimations de capitalisation autour de ~200 M$ selon la place de cotation et la méthodologie. Ces chiffres doivent être considérés comme des estimations de données de marché, plutôt que comme des « fondamentaux ».

    Cette performance tranche avec un secteur qui récompense souvent davantage le récit que l’excellence opérationnelle — un problème que nous avons déjà décrit comme l’« amateur hour » des opérations Web3. WeFi peut être une exception — pour l’instant — mais le scepticisme reste la bonne posture : s’agit-il d’une création de valeur durable, ou simplement d’un récit qui n’a pas encore subi les tests de résistance qui brisent généralement les « gagnants » crypto ?

    Cette analyse complète examine les fondamentaux du projet WeFi, l’équipe, le code, la trajectoire du token au fil des moments clés de 2025, et les perspectives pour 2026 — en s’appuyant sur des sources vérifiées, tout en signalant les éléments non confirmés comme « rapportés ». Si vous cherchez surtout à comprendre les promesses, les risques et le positionnement du projet, notre analyse WeFi dédiée offre un point d’entrée. Nous intégrerons des statistiques, des citations d’experts et des points de vue équilibrés, en gardant en tête les histoires qui rappellent que même des initiatives prometteuses peuvent échouer.

     

    La révolution des « deobanks » : qu’est-ce que WeFi et en qui est-ce innovant ?

    WeFi se présente comme la « première deobank au monde », réinventant la banque en faisant migrer des services traditionnels sur des rails blockchain, tout en mettant en avant la conformité réglementaire. Lancée début 2025 après une bêta fermée fin 2024 (selon des documents du projet et plusieurs profils tiers), WeFi indique fonctionner sur « WeChain », décrite dans certaines couvertures comme une pile Cosmos ou proche de Cosmos, avec des ambitions cross-chain. Pour les utilisateurs, l’enjeu n’est pas l’étiquette, mais la capacité de la chaîne et des ponts à résister à des conditions adversariales réelles.

    Les utilisateurs accèdent à une interface unifiée pour gérer monnaie fiat et crypto : les dépôts peuvent être convertis de manière fluide en stablecoins, permettant des paiements internationaux, des rendements (l’entreprise et certaines sources évoquent des chiffres « jusqu’à » ~18 % sur des stablecoins, mais les conditions, la durée et la soutenabilité peuvent varier), des retraits aux distributeurs via des cartes de paiement (l’acceptation dépend généralement de partenaires de programme et des réseaux de cartes ; les affirmations sur le « nombre de commerçants » relèvent souvent d’un raccourci marketing), ainsi que des services automatisés comme le prêt, l’emprunt et le paiement de factures — le tout réglé en WFI lorsqu’il existe une véritable utilité.

    Avertissement important sur les rendements : Des rendements élevés affichés ne sont pas une caractéristique neutre en crypto : c’est un signal de risque. Les taux peuvent changer sans préavis, dépendre de périodes promotionnelles, impliquer des risques de contrepartie et de smart contracts, et, dans les pires cas, rappeler les dynamiques initiales d’échecs alimentés par le rendement. Les cycles passés regorgent d’exemples de particuliers ayant perdu des fonds en poursuivant des rendements. Traitez tout chiffre « jusqu’à » comme non garanti et dimensionnez votre exposition en conséquence.

    Cela vise à réduire des frictions persistantes de la DeFi, comme les passerelles fiat-crypto et la complexité utilisateur, en écho à des idées popularisées par Andreas Antonopoulos dans « The Internet of Money », qui souligne le potentiel de la blockchain pour une finance sans frontières et plus inclusive. La croissance d’utilisateurs rapportée aurait explosé au T3 2025, avec 30 % provenant de marchés émergents comme le Nigeria, les Philippines et l’Argentine, où la crypto sert de couverture contre l’inflation et facilite les transferts de fonds.

    Le modèle de garde « distribuée » de WeFi répartit les clés entre les utilisateurs, la plateforme et des tiers, avec des mécanismes de récupération sociale pour réduire le risque de perte de clés sans centralisation complète. Le cofondateur et CEO Maksym Sakharov résume la vision : « Nous ne construisons pas seulement une banque ; nous construisons un mouvement. Notre plateforme bancaire décentralisée propose une vision du futur — une banque sans frontières, inclusive et réellement centrée sur l’utilisateur ».

    Les prix et records (dont la mention « Most Innovative Web3 Project » et des jalons de type Guinness cités dans certains articles) doivent être considérés comme des signaux culturels, pas comme des substituts à une due diligence. Pourtant, des doutes persistent : certains sites, souvent alimentés par du trafic négatif, notent sa transparence à 6/100, en évoquant des audits incomplets et des licences non vérifiées. BrokerChooser la juge « not safe » et recommande d’éviter, faute de supervision d’un régulateur de premier plan. Des commentateurs indépendants sur YouTube et d’autres plateformes ont aussi soulevé des questions de soutenabilité et de transparence, notamment autour des rendements mis en avant ; il s’agit d’opinions, pas de constats vérifiés, et elles doivent être pondérées comme telles.

     

    L’équipe : des vétérans ou des profils discutables ?

    La direction de WeFi combine des compétences fintech et blockchain, ce qui peut suggérer une intention de bâtir une infrastructure durable plutôt qu’un schéma à court terme. Sakharov, ex-fondateur de l’exchange crypto Exflow, apporte une expérience d’infrastructures conformes dans des marchés émergents. Le président Reeve Collins, cofondateur de Tether (USDT), attire l’attention compte tenu des controverses associées à l’ère Tether ; lorsque des affirmations dépassent les éléments de registre public, elles doivent être traitées comme non vérifiées et ne sont pas retenues ici comme preuves. Le Chief Product Officer Roman Rossov, ancien de Wise (TransferWise), est spécialisé dans les paiements transfrontaliers.

    Parmi les recrutements récents figure l’ex-Visa Michael Batuev comme Global Head of Payments, une nomination que certains interprètent comme un signal de crédibilité : plus de 18 ans d’expérience fintech, dont des rôles de direction dans les paiements mobiles et des solutions de cartes en self-custody chez Tangem. Dans les communications du projet (et dans des articles repris en syndication), cette arrivée est présentée comme un jalon d’expansion institutionnelle : « L’industrie des paiements est à un tournant. Les systèmes hérités peinent à suivre la nature fluide et sans frontières de la finance numérique. Le modèle de WeFi combine la confiance de la banque et la liberté du Web3 ».

    La COO Alice Tärk et d’autres profils comme Adrian Liddiard (ex-BlueWater Communications, cédée à Presidio) et John Schmidt (ex-Castle Pines Capital, cédée à Wells Fargo) complètent une équipe ayant connu des sorties réussies. Cependant, certaines biographies restent peu détaillées, et les liens de Collins invitent à l’examen — rappelant que des équipes brillantes n’ont pas empêché l’effondrement de projets passés lorsque les conditions de marché ont changé.

    L’analyste John Lee (PiggyCell) apporte une perspective : « Les meilleurs projets résolvent des problèmes du quotidien », ce qui correspond à l’orientation pratique de WeFi, censée combler de réels besoins d’infrastructure financière.

     

    Code et architecture technique : transparence et sécurité, vraiment ?

    Le GitHub de WeFi montre une activité de développement, avec des dépôts comme le contrat de distribution du token WFI sur Binance Smart Chain (Solidity 0.8.20, framework Foundry) : récompenses de « mining » avec halving (8 → 4 → 2 → 1 WFI par bloc), vesting linéaire pour le referral / staking sur deux ans, et mesures de sécurité via OpenZeppelin (ReentrancyGuard), contrôles Ownable, signatures ECDSA et mécanismes de pause.

    Des audits menés par SolidProof, Cyberscope, PeckShield et Quillhash auraient identifié des points mineurs, sans défaut critique, avec des revues de code « de routine » mentionnées. Mais « audité » ne veut pas dire « sûr » : le périmètre peut être limité et borné dans le temps. Tout le code et les systèmes opérationnels ne sont pas entièrement ouverts, et certaines discussions citent des promesses techniques au style marketing (par exemple un vocabulaire « quantum-grade ») difficiles à valider indépendamment et qui ne doivent pas être traitées comme des preuves de sécurité. Dans une année marquée par plus de 3 Md$ de hacks DeFi, cette transparence partielle justifie la prudence.

    Plus largement, les incidents de sécurité crypto restent fréquents, au niveau des protocoles comme des portefeuilles utilisateurs ; ce contexte est essentiel pour évaluer toute application qui combine paiements, rendements et mécanismes on-chain.

    L’architecture de garde distribuée de la plateforme répartit les clés cryptographiques entre trois parties — utilisateurs, WeFi et prestataires tiers indépendants — tout en intégrant des mécanismes de récupération sociale pour éviter les points uniques de défaillance. Cela répond à l’un des défis UX les plus persistants de la crypto : le risque de perdre des fonds à cause d’une mauvaise gestion des clés privées.

     

    Performance du token : moments clés de 2025 et dynamiques de marché

    La hausse de 1 100 % de WFI défie l’« hiver crypto » de 2025 en plusieurs phases, qui éclairent les mécanismes derrière son appréciation. Parti de 0,22 $, il aurait atteint 2,68 $ en décembre, avec une capitalisation de 203 M$, un volume sur 24 h de 2,36 M$, 76 millions en circulation (max 1 milliard) et une valorisation fully diluted de 2,68 Md$.

     

    Graphique CMC 2025 de WeFi montrant des gains de prix supérieurs à 700 % pour $wefi

     

    Lancement T1 (janvier–mars) : +200 % jusqu’à 0,50 $ pendant le déploiement du deobank, alors que BTC reculait de 15 % dans un contexte d’incertitude plus large.

    Rallye de mi-année (avril–juin) : +400 % jusqu’à 1,50 $ sur fond d’annonces de licences en Asie, à contre-courant d’un BTC stagnant face aux vents réglementaires.

    Adoption T3 (juillet–septembre) : +30 % jusqu’à 2,00 $ via une adoption dans des marchés émergents, alors que la TVL DeFi atteignait 200 Md$ à l’échelle du secteur.

    Pic T4 (octobre–décembre) : prix et partenariats auraient porté WFI à 2,68 $, avec +90 % sur le seul mois de novembre, tandis que des cadres de la finance traditionnelle rejoignaient le projet.

    Certaines analyses de marché ont présenté le mouvement de WFI comme une anomalie face à des périodes plus heurtées pour Bitcoin ; toutefois, attribuer l’action du prix à « l’utilité plutôt qu’à la spéculation » reste intrinsèquement incertain sur les marchés crypto.

    En revanche, l’écart entre la capitalisation actuelle et la valorisation fully diluted signale un risque de dilution important à mesure que davantage de tokens entrent en circulation via les récompenses de minage et les distributions de staking.

     

    Stratégie légale et expansion mondiale

    WeFi et plusieurs profils tiers décrivent une approche « multi-juridictionnelle » de la conformité: en listant des enregistrements ou autorisations (par exemple un enregistrement MSB au Canada auprès de FINTRAC) et d’autres permissions dans certaines régions. Point clé : ces termes sont fréquemment employés de manière floue dans le marketing crypto. Par exemple, l’enregistrement MSB auprès de FINTRAC est une obligation légale pour certaines activités au Canada, mais cet enregistrement n’implique ni approbation, ni licence bancaire prudentielle, ni protections consommateurs de premier plan. Toute formulation du type « licencié partout » doit être considérée comme une affirmation nécessitant une vérification juridiction par juridiction.

    L’entreprise vise des expansions à Singapour, aux Émirats Arabes Unis et aux États-Unis, tout en mettant en avant une KYC pilotée par l’IA et des preuves à divulgation nulle de connaissance (ZKP) pour une conformité respectueuse de la vie privée. Cette approche « regulatory-first » crée des coûts opérationnels significatifs, mais peut positionner la plateforme plus favorablement à mesure que les régulations crypto évoluent.

    Contexte macro : de grandes institutions de politique publique et de stabilité financière ont à plusieurs reprises averti que des hybrides « crypto-banking » ou crypto-paiements peuvent créer des risques via l’opacité, l’effet de levier, des décalages de maturité et une interconnexion croissante avec la finance traditionnelle. Pour une vue d’ensemble de qualité, voir la Financial Stability Review de la Banque centrale européenne (y compris ses analyses crypto) et le cadre prudentiel du Comité de Bâle sur les expositions crypto des banques.

    Pour autant, des évaluateurs tiers soulèvent des inquiétudes sur la qualité de la supervision. Par exemple, BrokerChooser estime que WeFi n’est pas régulée par un régulateur de premier plan et recommande d’éviter sur cette base. Même si l’on conteste le cadrage (le site évalue des « brokers » et la correspondance n’est pas parfaite avec un modèle de deobank), le point de fond reste pertinent : la qualité de la régulation compte, et tous les enregistrements n’offrent pas un recours consommateur significatif.

     

    Pourquoi aller à contre-courant ? Analyse concurrentielle et positionnement

    L’avantage concurrentiel revendiqué de WeFi tient à la résolution de problèmes que la finance traditionnelle et la DeFi « pure » n’ont pas réussi à corriger. La plateforme vise les 1,4 milliard de personnes non bancarisées dans le monde, tout en servant des travailleurs transfrontaliers, freelances et entreprises ayant besoin de fonctionnalités multi-devises.

    Comme l’a noté l’analyste Valerio Attilio Rossi : « Qui crée de la valeur, reçoit de la valeur » — un principe qui semble correspondre à l’accent mis par WeFi sur une utilité pratique plutôt que des fonctionnalités purement spéculatives. L’intégration à un réseau de type Visa, revendiquant un accès à plus de 140 millions de commerçants, crée une utilité immédiate dans le monde réel que beaucoup de protocoles DeFi n’offrent pas.

    Des concurrents comme Coinbase, Binance, Revolut et N26 couvrent certaines briques de cette proposition, mais aucun n’offre exactement la même fusion intégrée entre DeFi et interfaces bancaires, selon le narratif du projet. Les banques traditionnelles peinent à intégrer la crypto à cause d’infrastructures héritées, tandis que les exchanges crypto manquent généralement de services bancaires complets et de conformité multi-juridictionnelle.

    Mais ce positionnement crée aussi des vulnérabilités. Des institutions financières traditionnelles, mieux dotées, pourraient répliquer le modèle, tandis que des changements réglementaires pourraient affecter l’approche multi-juridictionnelle. Le succès du projet attire l’attention ; cependant, des avantages durables exigent une innovation et des investissements continus.

     

    Risques, défis et perspectives 2026

    Malgré des résultats impressionnants, WeFi fait face à des défis significatifs susceptibles de casser sa dynamique. La préoccupation la plus immédiate concerne la soutenabilité des rendements mis en avant : des « jusqu’à 18 % » sur des dépôts en stablecoins semblent optimistes face à un environnement de rendements faibles en finance traditionnelle.

    Les risques techniques incluent des vulnérabilités de smart contracts dans un contexte où des rapports sectoriels documentent de manière récurrente des pertes de plusieurs milliards liées à des exploits et escroqueries DeFi ces dernières années. Même si les audits ne font pas ressortir de défauts critiques, la transparence partielle autour de certaines promesses « quantum-grade » soulève des questions sur des assertions techniques non vérifiées.

    Les risques réglementaires sont majeurs : une stratégie multi-juridictionnelle expose à des règles évolutives dans de nombreux marchés. Une action d’un régulateur dans une juridiction clé peut impacter l’ensemble des opérations, tandis que les coûts de conformité continuent d’augmenter à mesure que la plateforme s’étend.

    La tokenomics constitue un autre défi : la mise en circulation progressive du maximum d’1 milliard de tokens crée une pression vendeuse structurelle, qui doit être compensée par une croissance continue des utilisateurs et une expansion de l’utilité. L’écart entre capitalisation actuelle et valorisation fully diluted suggère un risque de dilution important à mesure que davantage de tokens entrent en circulation.

    Les prévisions de marché divergent fortement pour 2026 : CoinCodex anticipe 2,18 $ fin d’année, Coindataflow projette jusqu’à 3,23 $, tandis que des projections de long terme montent à 13,61 $ en 2040. Ces projections dépendent fortement d’une croissance soutenue des utilisateurs, d’une clarté réglementaire et de la capacité de la plateforme à conserver des avantages compétitifs à mesure que des acteurs mieux financés entrent sur le terrain.

    L’histoire de la montée rapide puis la chute de Kadena rappelle que même des projets dotés de fondations techniques solides et d’équipes expérimentées peuvent trébucher quand les conditions de marché changent ou quand l’utilité promise ne se matérialise pas à l’échelle.

     

    Conclusion : exception ou signe avant-coureur ?

    WeFi représente un cas d’école fascinant : les projets crypto peuvent-ils mûrir au-delà de la spéculation pour devenir une véritable infrastructure financière ? L’appréciation de 1 100 % du token, l’adoption rapportée et l’approche réglementaire affichée suggèrent qu’une utilité réelle peut soutenir la valeur, même dans un contexte défavorable.

    Le projet se concentre sur des problèmes concrets — paiements transfrontaliers, couverture contre l’inflation, inclusion financière — et vise des défaillances que la finance traditionnelle n’a pas résolues. L’approche « regulatory-first » et l’expérience de l’équipe constituent des bases possibles de croissance, tandis que l’arrivée d’exécutifs comme Michael Batuev alimente un narratif d’ambitions institutionnelles.

    Mais des risques importants demeurent. Des affirmations technologiques non vérifiées, des questions de soutenabilité autour de rendements élevés, une exposition réglementaire sur de multiples juridictions et la complexité intrinsèque du passage à l’échelle d’une infrastructure financière créent une incertitude élevée. Le track record reste court, donc la preuve de viabilité à long terme est limitée, et la pression concurrentielle d’acteurs mieux capitalisés peut éroder l’avantage actuel.

    Pour l’industrie crypto au sens large, la trajectoire de WeFi peut offrir un modèle aux projets cherchant à relier finance traditionnelle et systèmes décentralisés. Le projet suggère que la conformité ne bloque pas nécessairement l’innovation et que l’utilité peut contribuer à une appréciation plus soutenable que la spéculation pure.

    Reste à savoir si WeFi est l’exception qui confirme la règle d’un secteur souvent dominé par l’hype, ou un signe avant-coureur d’une phase plus mature. La prochaine étape — croissance mondiale tout en maintenant la conformité, génération de revenus soutenables et préservation de la valeur du token — déterminera si le projet rejoint les rangs de l’innovation financière ou devient un nouvel avertissement.

    Pour l’instant, WeFi se présente comme un exemple rare d’un projet Web3 qui délivre une valeur mesurable pour des utilisateurs tout en générant des retours pour des investisseurs. La question pour les participants potentiels est de savoir si cette performance traduit une innovation durable ou simplement un récit soigneusement orchestré qui échoue au contact de la réalité économique. Dans un environnement où la plupart des projets peinent à livrer des fonctionnalités de base, les résultats de WeFi attirent l’attention — même si une prudence saine sur la soutenabilité à long terme reste justifiée.

     

    FAQ : WeFi Bank, « deobanks » et $WFI

    WeFi Bank est-elle une banque régulée ? WeFi et plusieurs profils tiers décrivent divers enregistrements ou autorisations dans plusieurs juridictions. Toutefois, cela ne doit pas être assimilé à une licence bancaire prudentielle ni à une approbation du régulateur. Les protections des consommateurs et les recours varient fortement selon les pays et selon l’entité juridique qui fournit le service.

    Les rendements affichés par WeFi sont-ils garantis ? Non. Les rendements « up to » cités dans des documents de l’entreprise ou dans certaines couvertures ne sont pas garantis et peuvent changer sans préavis. Les retours peuvent dépendre de périodes promotionnelles, d’incitations, de contreparties et de risques liés aux smart contracts ou à la garde. Considérez les rendements comme un signal de risque et dimensionnez votre exposition en conséquence.

    Que signifie « deobank » en pratique ? « Deobank » n’est pas une catégorie réglementaire standard. En pratique, cela désigne généralement un modèle hybride combinant des rails crypto (wallets, incitations via token, composants on-chain) et des interfaces de finance traditionnelle (cartes, paiements, rampes fiat). La conception exacte —et l’endroit où se situe le risque— dépend de la garde, des contreparties et de la structure juridique par juridiction.

    La performance du token WFI prouve-t-elle une valeur de long terme ? Pas à elle seule. Le prix peut refléter autant la liquidité, les récits de marché, les incitations et la spéculation que l’utilité. Une évaluation plus robuste examine la dilution, les moteurs d’usage et de revenus (s’il y en a), la gouvernance et le contrôle, le périmètre des audits, et la capacité des affirmations clés à rester vraies sous stress.


     

    Sources & Notes

    Toutes les données et affirmations de cette analyse doivent être lues avec leurs références d’origine. Lorsque des chiffres précis sont cités, les sources doivent être fournies sous forme de liens directs ou de citations formelles ci-dessous.

     

    Note sur le standard de preuve et le sourcing

    Cet article sépare volontairement (1) les sources primaires/officielles (régulateurs, registres, dépôts de code, portails d’audit), (2) des reportings secondaires réputés, et (3) des sources à crédibilité plus faible ou promotionnelles. Lorsque seules des sources de catégorie (2) ou (3) étaient disponibles pour une affirmation (par exemple : nombre d’utilisateurs, rendements « jusqu’à », langage de licences très large, ou prix/awards), la formulation est cadrée comme « rapporté » ou « l’entreprise affirme », et l’affirmation n’est pas traitée comme vérifiée. Les lecteurs doivent partir du principe que les conditions, rendements, disponibilité des programmes et posture réglementaire peuvent évoluer rapidement dans des produits de type crypto-banking, et doivent toujours vérifier les conditions actuelles et les disclosures spécifiques à leur juridiction avant de se baser sur une quelconque déclaration.

    Cet article ne constitue pas un conseil en investissement.

    Raphael Rocher Contributor

    Raphael Rocher is Contributor at VaaSBlock and host of the NCNG podcast, specialising in operational oversight, risk management practices, and cross-market research across emerging Web3 ecosystems. With a background bridging blockchain, compliance workflows, and product operations, he focuses on improving the structure, transparency, and maturity of early-stage crypto organisations.

    Based between Seoul and Southeast Asia, Raphael works closely with founders navigating complex market conditions, helping evaluate organisational processes, governance readiness, and long-term operational resilience. His work contributes to VaaSBlock’s independent scoring methodology and research outputs, particularly for projects expanding into Asian markets.

    Prior to VaaSBlock, Raphael held roles across product operations and systems implementation, giving him a practical understanding of how teams execute under pressure, scale infrastructure, and manage operational risk. This experience allows him to analyse Web3 teams not only from a technical or marketing lens, but from an organisational and cross-functional standpoint.

    Today, Raphael contributes to ecosystem research publications, RMA™ assessment reviews, and due-diligence guidance for projects aiming to demonstrate higher operational credibility. He frequently examines trends across Korean blockchain ecosystems, cross-chain infrastructure, and the evolving requirements placed on Web3 companies by investors, regulators, and institutional partners.